Cryptomonnaies : Le rapport Landau
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Jean-Pierre Landau, chargé d’une mission sur les cryptomonnaies par le ministre de l’économie et des finances, a remis hier son rapport. Extrait (résumé et conclusions) : « Comment s’échangera, demain, la valeur sur Internet ? À cette question, les crypto-monnaies apportent une réponse ambitieuse. Il s’agit de créer de nouvelles monnaies, fondées sur de nouvelles technologies : … Continuer la lecture de Cryptomonnaies : Le rapport Landau Source: Bitcoin.fr
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Je n’ai pas encore parcouru le rapport complet (107 pages tout de même), mais le résumé est très intéressant. J’ai envie de tout citer !
La cause profonde de cette inefficacité réside dans la gestion décentralisée de la monnaie. Celle-ci impose un processus de validation des transactions lourd, long et coûteux – souvent délibérément coûteux, comme dans le cas du Bitcoin. Ce handicap est durable voire permanent : il est impossible pour un système monétaire de concilier les trois exigences de sécurité, de décentralisation et d’efficacité. D’ores et déjà, le mouvement de centralisation est perceptible dans le fonctionnement et l’architecture des crypto-monnaies les plus récentes.
Je ne savais pas qu’on ne pouvait pas concilier sécurité, décentralisation et efficacité. Intéressant.
Les encours de crypto-monnaies, élevés dans l’absolu, restent très faibles au regard de la taille des systèmes financiers mondiaux : 1,5 % seulement de la capitalisation de marché de l’indice S&P500 et 5,5 % de la valeur total du marché de l’or.
Vu ces chiffres, je n’aurais pas dit “très faible”, bien au contraire !
Malgré les interrogations qu’elles suscitent, il n’est pas proposé de réguler directement les crypto-monnaies. Ce n’est aujourd’hui ni souhaitable, ni nécessaire.
Une règlementation directe n’est pas souhaitable, car elle obligerait à définir, à classer et donc à rigidifier des objets essentiellement mouvants et encore non identifiés. Le danger est triple : celui de figer dans les textes une évolution rapide de la technologie ; celui de se tromper sur la nature véritable de l’objet que l’on réglemente ; celui d’orienter l’innovation vers l’évasion règlementaire. Au contraire, la réglementation doit être technologiquement neutre et, pour ce faire, s’adresser aux acteurs et non aux produits eux-mêmes.Ouf, merci pour cette recommandation !
Enfin, les pouvoirs publics devraient promouvoir plus directement la blockchain et la digitalisation des actifs. Certains (notamment la Caisse des dépôts et consignations et la Banque de France) ont d’ores et déjà investi dans les applications liées la blockchain. Les Jeux olympiques de 2024 offrent l’opportunité d’aller plus loin : il est proposé, pour toucher un large public, qu’une partie de la billetterie de ces jeux soit digitalisée à travers des jetons émis sur une blockchain. Entre autres avantages, ce projet permettrait de fluidifier, de rendre plus transparent et de moraliser un marché secondaire toujours très actif pour de tels événements.
Acheter ses billets des jeux olympiques via la blockchain, c’est original (à défaut d’être malin…), et je n’étais pas au courant !
Une autre évolution se dessine : la transformation des grands systèmes de paiement en conglomérats rassemblant, dans un même écosystème, les fonctions de banque, de e-commerce et de gestion d’actifs. Cette évolution entraînerait des bouleversements importants pour les systèmes financiers et soulèverait des enjeux majeurs pour les politiques publiques : comment superviser ces conglomérats ? Comment protéger les données privées ? Comment préserver l’efficacité de la politique monétaire ? […] Dans une étape supplémentaire, ces mêmes conglomérats pourraient émettre leur propre monnaie privée et former ainsi une quasi-zone monétaire traversant les frontières, ce qui, dans un avenir proche, s’avère techniquement et économiquement possible. Des expériences ont d’ores et déjà été tentées avec des monnaies spécialisées, utilisées dans des espaces géographiques plus ou moins restreints : jeux vidéo, systèmes de crédit, attributions de bonus sous forme digitale.
C’est déjà un peu le cas, avec la main-mise de Bitfinex, Bitmain, ou Coinbase dans leurs domaines respectifs… Pas rassurant tout ça !
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Les enjeux sont d’abord internationaux, mais les entrepreneurs français engagés dans les
crypto-monnaies attendent légitimement une clarification et une stabilisation du cadre comptable et
fiscal applicable. Pour les crypto-monnaies elles-mêmes, cette clarification peut être réalisée par
alignement du régime comptable et fiscal sur celui des devises, tant pour les personnes physiques que
morales. Pour les ICO, l’objectif est d’éviter une imposition prématurée en lissant dans le temps la
constatation des produits.Tout de même :smirking_face: