Intelligence ?
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Ce mot, on le sait, n’a pas le même sens en français et en anglais.
La crispation des autorités contre la cryptographie suggère soit qu’elles pensent en anglais, soit qu’elles se méfient des gens intelligents autant que des poseurs de bombe.
Il me semble que le danger vient directement et matériellement des seconds. C’est ce que démontre un article très intéressant qui a été publié sur le site du Monde. Il rappelle que **« Le terrorisme ne se nourrit pas de la technologie, mais de la colère et de l’ignorance ». ** Sa lecture fournit un argumentaire qui va s’avérer bien utile dans les semaines à venir.
Vendredi, j’assistais au séminaire de crypto de la rue d’Ulm. En regardant ces jeunes gens brillants, j’ai soudain pensé à Turing.
Alan Turing était différent et il était génial. Il n’aimait sans doute ni la guerre, ni les militaires, ni les rodomontades de politiciens. Et comme il ne répondait pas aux standards du conformisme de l’époque, il fut persécuté, alors même que sans lui, la guerre eût peut-être connu un tour différent.
Si jamais une guerre doit être faite, nos pays auront besoin de matheux, de cryptologues, de développeurs. Même aussi incompréhensibles que ceux de la rue d’Ulm, même aussi différents de nos fonctionnaires que ne le sont les développeurs que l’on rencontre dans les meet-up. Même s’ils dérangent les autorités comme Turing naguère, même si certains sont anarchistes, même si certains sont zadistes, même si presque tous violent la loi hadopi. Même s’ils fument des pétards. Même s’ils vivaient en trouple, et même chose plus scandaleuse encore s’ils préféraient le bitcoin à l’euro… la liberté aura plus besoin d’eux que de politiciens hargneux parce que faibles, maniaques du contrôle social par ce qu’ils ont renoncé à notre souveraineté, soupçonneux envers les gens intelligents parce qu’ils sont d’une banalité terrifiante.
Source: Bitcoin.fr