[Presse] Trends Tendances / Le bitcoin, selon Jan Smets, Gouverneur de la Banque nationale de Belgique
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Trends-Tendances - n°3 - semaine du 18 au 24 janvier 2018
Analyse / Entretien - Jan Smets, Gouverneur de la BNB (Banque nationale de Belgique), par Jasper Vekeman et Daan Killemaes
Extrait :
Trends Tendances : Le bitcoin fait le plongeon, les peintures se vendent des centaines de millions… N’est-ce pas la preuve que les risques financiers augmentent dangereusement?
Jan Smets Le rendement est le leitmotiv. On observe par exemple une recrudescence des achats immobiliers à des fins locatives. Les peintures ont de plus en plus la cote. On assiste parfois à certains excès comme avec le fameux bitcoin. Vu l’importance limitée de ces marchés, il n’y a pas de risque majeur pour la stabilité financière. (…)
Encadré « Le bitcoin n’est pas une monnaie »
Pour Jan Smets, le bitcoin ne concurrence pas les banques centrales car «ce n’est pas une monnaie». «Il faut cesser de l’appeler ainsi, dit-il. Ce n’est pas une unité de compte fiable à la valeur avérée. Pourquoi achète-t-on le bitcoin? Essentiellement dans l’espoir de voir sa valeur augmenter. C’est donc bien un actif, un actif résolument spéculatif.»
«Je n’ai rien contre la technologie qu’il sous-tend. Au contraire. Nous ne sommes pas contre l’innovation non plus. La digitalisation du flux d’argent présente incontestablement des avantages en termes d’efficacité. S’il y a moyen de faire mieux à moindre coût, il faut le faire, au niveau européen.
«Quant à savoir si les banques centrales devront un jour émettre des devises digitales, cela mérite réflexion. On subit alors la concurrence des banques privées et on touche à une partie du financement du système bancaire régulier, ce qui peut avoir des conséquences sur l’octroi de crédits. Je pense qu’il faut se montrer extrêmement prudent vis-à-vis d’une monnaie digitale émise par une banque centrale.»Tous droits réservés