[Presse] Society / MaidSafe et sa monnaie safecoin
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Society - Édition du 8 au 21 février 2018
Dans son bimensuel de février, le magazine Sociéty ouvre le dossier de l’Internet qui a perdu les pédales. Au détour d’un paragraphe “Un autre Internet est-il possible?” L’enquête s’arrête sur le projet MaidSafe (et sa monnaie safecoin). MaidSafe pourrait-il être une alternative à Internet?
WEB OFF / WEB ON
Intrusion dans la vie privée, flicage politique, fakenews, cybercriminalité, concentration des pouvoirs… Né d’une utopie libertaire confraternelle, Internet est-il devenu avec les années une immense machine au service du mal? Sans doute. Mais il existe peut-être un plan B, dont les maîtres mots seraient: liberté, gratuité, sécurité. Explications.
Extrait (Paragraphe : Un autre Internet est-il possible?) La guerre serait donc perdue? Pas forcément. Des décennies après ses aînés libertaires, une nouvelle génération d’activistes a décidé de redonner au web sa virginité originelle. Todd Weaver fait partie de ces aventuriers qui souhaitent “disrupter” les “disrupteurs”. Selon lui, tout l’enjeu revient à déconcentrer le secteur en créant des services “aussi pratiques et intuitifs” que ceux des GAFA (…). Deux obstacles majeurs restent néanmoins à franchir. (…) Après avoir levé un million de dollars en crowdfunding il y a trois ans, Weaver a déjà mis deux ordinateurs –Librem 13 et Librem 15– sur le marché. Un troisième devrait bientôt arriver, ainsi qu’un smartphone baptisé Librem (…)
Même stratégie, côté logiciel cette fois, pour SAFE, création de l’entreprise MaidSafe, qui se présente ni plus ni moins comme “une alternative à Internet”. Ce réseau de stockage décentralisé de données et de communication cryptée est patiemment développé depuis une dizaine d’années depuis la ville de Troon, en Écosse. Pour financer ses projets (…) la boîte a eu recours à une levée de fonds un peu particulière, baptisée ICO (…), soit une mise en vente anticipée de sa propre crypto-monnaie, et a ainsi levé sept millions de dollars. Pour le moment, SAFE n’est accessible qu’à quelques milliers de développeurs et d’adeptes et repose sur la puissance de calcul commune de ses utilisateurs: chacun alloue un pourcentage de son processeur pour créer des vaults (ou “cryptes”). Chaque fichier déposé sur
le réseau est démembré en une infinité de données ensuite réparties sur tous les vaults connectés. “L’avantage de ce modèle, détaille Nick Lambert, c’est qu’en gros, pour débrancher le réseau, il faudrait aller chez tous les utilisateurs qui ont un vault et éteindre tous les ordinateurs en même temps. Pareil pour ceux qui souhaiteraient l’espionner.” Ainsi, ni les administrateurs du réseau ni les vaults individuels ne peuvent reconstituer ou identifier à eux seuls le contenu d’un dossier: seul le titulaire du fichier en a la possibilité, quand, sur l’Internet classique, les données sont sauvegardées sur des serveurs précis qui, même si certains sont devenus de vrais châteaux forts, peuvent toujours tomber aux mains des hackers. Une crypto-monnaie, le Safecoin, permet quant à elle de rémunérer les développeurs d’applications et de logiciels hébergés sur SAFE. Une alternative au dépôt de brevets et aux pratiques commerciales des logiciels non libres sur l’Internet classique. (…) (L’article)Tous droits réservés